Des régimes alimentaires particuliers doivent être prescrits aux enfants qui rencontrent
des difficultés digestives ou immunitaires. Ces troubles, qu’ils soient passagers ou
définitifs, doivent être identifiés et les mesures d’éviction des aliments problématiques
respectées.



TROUBLES PASSAGERS   DE LA DIGESTION
Les troubles passagers les plus fréquents sont :
–– les vomissements ;
–– les diarrhées ;
–– la constipation.
Afin d’éviter l’aggravation des symptômes, on peut modifier légèrement l’alimentation de l’enfant mais si le trouble persiste il faut  consulter son médecin.

1. En cas de vomissements

Lorsque les vomissements sont répétés, cela provoque  fatigue et amaigrissement chez l’enfant.
Il est donc nécessaire d’appliquer un régime particulier  afin de limiter ces effets secondaires. On peut lui  proposer une solution riche en électrolytes. Pour cela, il faut agir sur trois points : la texture
du biberon, le volume des repas et adopter quelques comportements vis-à-vis de l’enfant.

a. La texture du biberon

Plus la texture du biberon est épaisse, plus le nourrisson a de chances de conserver le contenu du biberon  au sein de son estomac.  Pour cela, on utilise des épaississants vendus en pharmacie.

b. Le volume des repas

Plus les repas sont de petit volume, plus le risque de vomissement est limité. Si l’enfant doit prendre des repas moins volumineux, il faut garder la même ration calorique journalière et la donner non sur 4 repas mais sur 6 repas, par exemple.

c. Les comportements vis-à-vis de l’enfant

Il s’agit de faire manger l’enfant lentement. S’il prend encore le biberon, choisir une tétine peu trouée, afin de laisser le lait couler moins vite. Pendant la tétée, garder l’enfant en position semiassise
et non couchée. Il sera d’autant plus important de lui faire faire son rot.

2. En cas de diarrhées

Les diarrhées provoquent une perte d’eau et d’électrolytes, de sel principalement. Cela peut entraîner une déshydratation plus ou moins grave assez rapidement, selon l’importance des diarrhées et selon l’âge de l’enfant. Il faut donc agir, sous les recommandations médicales, en supprimant les aliments  qui accélèrent le transit intestinal, favoriser  les aliments riches en pectines et compenser les pertes en eau et en électrolytes.

a. En cas d’alimentation lactée exclusive

    Il est conseillé de consulter son médecin afin qu’il  supprime le lait et le remplace par un lait sans lactose. Ce type de lait est vendu en pharmacie.  Il faut compenser les pertes en eau et en électrolytes
par une solution riche en électrolytes, qui est proposée  régulièrement à l’enfant. Sur les conseils d’un pédiatre et dans certains cas, on pourra également donner une soupe de carottes, car
celles-ci sont riches en pectines.

b. En cas d’alimentation semi-diversifiée ou diversifiée

   Il convient de consulter son médecin afin qu’il supprime le lait et le remplace par un lait sans lactose, de supprimer les produits laitiers, sauf le yaourt qui permet de rétablir la flore bactérienne intestinale, et  de supprimer les jus de fruits et les légumes. Cependant, il faut favoriser la consommation d’eau  et donner des viandes et poissons maigres, du riz, des carottes, des bananes, des pommes, de la compote pommes-coings, et limiter la consommation de  graisses cuites.

3. En cas de constipation

   Dans ce régime, il faut supprimer les aliments riches  en pectines (carottes, coings), qui ralentissent le transit  intestinal (riz), et augmenter les aliments qui accélèrent le transit (légumes et fruits riches en fibres), augmenter l’apport en eau par des jus de fruits, des tisanes…

INTOLÉRANCE

L’intolérance alimentaire est le plus souvent causée par une immaturité du système digestif.
Elle est fréquente et se développe souvent defaçon spontanée, surtout au début de la vie, car les processus de maturation de la barrière intestinale ne sont pas terminés.

L’intolérance alimentaire est différente de l’allergie :
––l’intolérance est un phénomène digestif,
––l’allergie est un phénomène immunitaire.

1. L’intolérance aux protéines de lait  de vache
     Cette intolérance apparaît dès l’introduction des laits  infantiles, puisqu’ils sont fabriqués à partir du lait de vache. Elle empêche la bonne digestion du lait : elle  est due à une diminution de l’activité de l’enzyme  qui permet de digérer le sucre du lait (le lactose). On observe des troubles digestifs (diarrhées, vomissements).  Le traitement consiste à exclure le lait de vache et ses  dérivés (yaourts, fromages, pots pour bébé contenant du lait…). Si l’enfant est allaité, il est conseillé de poursuivre
l’allaitement le plus longtemps possible. Sinon, il faudra donner, sous les recommandations d’un médecin,  un substitut de type hydrolysat1 de protéines. L’intolérance au lactose n’est pas grave, il est possible de s’y adapter.

2. L’intolérance au gluten

Elle est caractérisée par des troubles du métabolisme  intestinal et se nomme également « maladie coeliaque ». C’est une maladie fréquente, qui est due à la présence d’une protéine (le gluten) dans le blé, le seigle, l’avoine et l’orge. La pomme de terre, le riz et les autres céréales ne contiennent pas de gluten. En général, on décèle cette intolérance dès l’introduction  des farines 2e âge. Le traitement consiste à supprimer toutes les céréaleset leurs dérivés comme les farines, le pain, les biscottes,
les pâtisseries, les pâtes alimentaires, les plats  préparés, tous les produits élaborés du commerce.
La lecture de l’étiquetage est primordiale et il est indispensable de repérer tous les plats contenant la mention   « sans gluten », car la santé de l’enfant en dépend.


ALLERGIE ALIMENTAIRE

   Des diarrhées, vomissements, pertes de poids ou encore dermatites doivent alerter : ils peuvent être les symptômes d’une allergie alimentaire.  L’allergie alimentaire est une réaction  excessive et indésirable du système  immunitaire à une protéine alimentaire sans danger pour les personnes non allergiques.

1. L’allergie au lait de vache

L’allergie au lait de vache (réaction immunitaire) doit être distinguée de l’intolérance aux protéines
de lait de vache ou lactose (problème digestif). Il s’agit d’un cas d’allergie peu fréquente, qui apparaît
avant les trois mois de l’enfant. Le traitement passe par le recours à un lait de remplacement et l’éviction du lait de vache et des autres  mammifères. Le lait de chèvre, de brebis ou d’autres
mammifères est déconseillé, car les protéines des trois espèces sont comparables : l’enfant allergique au lait  de vache peut également être allergique à ces autres laits. Les produits appelés « laits végétaux » à base d’amande, avoine, châtaigne… ou les « laits » à base de soja sont également déconseillés car ils ne sont pas adaptés à la croissance et peuvent déclencher d’autres
allergies. Là encore, l’enfant allergique sera nourri avec un hydrolysat de protéines.

2. L’allergie à l’arachide

L’arachide ou cacahuète est une légumineuse dont l’usage est très répandu dans l’industrie agroalimentaire. Elle a été introduite involontairement dans les laits maternisés, comme contaminant de l’huile d’arachide. L’huile d’arachide, pourtant pure à 99 %, peut en effet contenir des traces suffisantes de protéines pour sensibiliser et provoquer une réaction allergique. L’arachide et le beurre de cacahuète sont également les plus fréquents des allergènes « masqués », présents dans de très nombreux aliments, comme les bouillies de céréales, les pâtisseries, les sauces… L’allergie à l’arachide est le plus souvent une allergie croisée, c’est-à-dire en lien avec une allergie à d’autres
oléagineux : noix, noisette, noix de cajou, amande,pistache... Dans le cas d’allergies croisées, plusieurs allergènes différents déclenchent une même réaction immunitaire anormale. Le diagnostic de l’allergie à l’arachide est comparable à celui des autres allergies. Sa guérison est exceptionnelle.
En général, ce type d’allergie à l’arachide persiste toute la vie.


RÉGIMES DIVERS

1. Régime hypoénergétique

Ce régime est conseillé pour les enfants en surpoids,
voire en obésité.
Le but n’étant pas de mettre un enfant « au régime »,
mais de rééquilibrer son alimentation de façon à éviter
une prise de poids trop importante.
Le principe est de favoriser l’activité physique
et de réduire les quantités des aliments
en choisissant ceux qui correspondent
aux besoins de croissance de l’enfant.
En pratique, on limite les aliments très gras et sucrés et
on favorise la consommation de fruits et légumes. La
consommation de féculents et de pain sera contrôlée
mais non supprimée.
On conseille également de respecter le rythme des
deux repas principaux, du petit-déjeuner et du goûter
et de ne pas grignoter entre les repas.
Les produits et boissons sucrés pourront être donnés à
titre exceptionnel, lors d’un anniversaire ou d’un repas
familial.

2. Régime de l’enfant diabétique

L’enfant diabétique est insulino-dépendant, c’est-àdire
que l’enfant a besoin d’injections d’insuline pour
faire entrer le glucose dans les cellules.
L’enfant diabétique a les mêmes besoins énergétiques
et nutritionnels que n’importe quel enfant du même
âge. Cependant, son alimentation doit être équilibrée
et contrôlée en glucides.
Les sucres rapides doivent être consommés pendant
les repas et ne pas dépasser plus de 10 % de la ration
quotidienne.
Il est indispensable que les apports soient bien répartis
sur la journée avec trois repas principaux (petit-déjeuner,
déjeuner, dîner) et 2 ou 3 collations (10 h, goûter,
coucher) afin que la glycémie (taux de glucose dans
le sang) soit mieux contrôlée. On limitera aussi les
lipides d’origine animale (beurre, fromage, charcuterie…)
qui sont des graisses saturées.




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