Comportement et éducation alimentaire




Introduction 

    L’éducation alimentaire doit être mise en place dès le plus jeune âge dans la perspective
d’un ancrage de bonnes pratiques et d’hygiène alimentaire.


   FACTEURS D’INFLUENCE

1. La perception sensorielle

   des aliments   Grâce aux papilles gustatives situées sur la langue, on distingue cinq saveurs : sucré, salé, amer, acide   et umami1.

a. Le goût sucré

   Chez les nourrissons et les jeunes enfants, seul  le goût sucré est instinctivement apprécié.
L’apprentissage des autres goûts se fera progressivement  au cours de la diversification alimentaire.
Le goût sucré évolue avec l’âge, mais si l’attirance est  très forte, il est conseillé de réduire progressivement   la consommation pour des raisons d’équilibre alimentaire et de prévention d’obésité notamment.

b. Le goût salé

   L’attirance pour le sel et les aliments salés dépend des  habitudes alimentaires. Cependant, il est conseillé   d’éduquer le jeune enfant à manger peu salé et de  limiter la consommation de sel.

c. Les autres goûts

   L’amer et l’acide sont le plus souvent rejetés par le  jeune enfant et plus ou moins appréciés par les plus  grands.

2. Les stimulations alimentaires

a. Les stimuli métaboliques

  Ce sont les stimuli qui sont liés au fonctionnement de l’organisme. Notre organisme a les capacités de nous  informer de nos besoins.
Exemples : lorsqu’on est proche d’une hypoglycémie, on ressent une sensation de faim, parfois un léger  malaise. La prise alimentaire met fin à ces symptômes.

1. Umami : une des saveurs fondamentales reconnue par les japonais et due
à l’acide glutamique.   Le besoin d’eau se fait également ressentir par une sensation de soif.

b. Les stimuli psychosensoriels

Ce sont les stimuli qui sont liés aux sens : le toucher,  la vue, l’odorat, le goût.  Ils peuvent aussi faire appel à des souvenirs.  Ces facteurs agissent sur l’envie ou non de manger. Ils  peuvent provoquer l’envie de consommer un aliment  ou un plat, ou au contraire provoquer le dégoût.

Exemple : un far aux pruneaux sortant du four va stimuler  l’appétit ou l’envie de manger, par le biais de  la vue, par l’odeur alléchante et va peut-être rappeler à nos souvenirs le far aux pruneaux quefaisait une  grand-mère aimée.

c. Les stimuli socioculturels

Il s’agit d’aliments ou de plats consommés dans un  pays ou une région parce que cela fait partie de la
culture.
Exemple : les escargots ou les cuisses de grenouilles  sont appréciés en France, alors qu’ils sont totalement  rejetés par les Anglais.

d. L’usage de la cuillère, de la fourchette,  du couteau et du verre

L’usage  de la cuillère

La cuillère, bien que présentée très tôt au bébé, ne doit pas se substituer au biberon car la succion
est un besoin qui doit être satisfait.
Vers 6 mois, le mouvement des lèvres et de la langue sont plus précis, la préhension orale est plus
sûre et la cuillère est mieux acceptée.
Vers 10 mois, l’enfant parfaitement assis est ainsi libre de ses mouvements. Il essaie de porter
la cuillère à la bouche, mais il est malhabile.
Vers 15 mois, il essaie de manger avec sa cuillère, mais il a besoin d’aide.
Vers 18 mois, il mange seul, presque sans ratés et il demande moins d’aide.

L’usage de la fourchette

Il peut se faire vers deux ans, l’enfant a acquis suffisamment d’habileté manuelle pour utiliser
la fourchette. Ce nouvel instrument doit être adapté à la main de l’enfant.
L’apprentissage se fait progressivement. Au départ l’enfant prend l’aliment avec les doigts,
le pique sur la fourchette puis le mange. Plus tard, il pique directement les aliments avec la fourchette.
Cet instrument n’est pas sans danger, surtout en collectivité. Attention aux yeux.
L’usage de la fourchette est habituel vers l’âge de 3 ans.

L’usage du couteau

   L’apprentissage du couteau sera effectif vers 4 ans, avec prudence. L’enfant prend conscience
du danger de cet instrument.

L’usage de la tasse  ou du verre

La tasse va se substituer progressivement au biberon pour les boissons accompagnant les repas
variés et les jus de fruits.
La tasse peut être utilisée lorsque l’allaitement maternel doit être complet ou que l’enfant ne
puisse téter directement au sein. Le réflexe de succion permet à l’enfant de se nourrir à la tasse
sans modifier sa façon de téter.
Vers 1 an, l’enfant est capable de saisir le verre avec adresse et d’incliner la tête pour boire.

APPRENTISSAGE DU « GOÛT »

1. L’apprentissage des saveurs 

  Jusqu’à l’âge de 6 mois, l’alimentation de l’enfant est  essentiellement lactée. Pour familiariser l’enfant à de nouveaux aliments et pour un bon apprentissage des saveurs, il faut présenter les nouveaux   aliments un à un. On introduit, progressivement et en petites quantités, tout d’abord les farines dans le biberon ou à la cuillère, puis les légumes et fruits homogénéisés ou mixés. Ainsi, on connaîtra très vite les aliments préférés et ceux qu’il aime moins. De plus, cela permet d’éviter, le cas échéant, les problèmes d’allergie en repérant immédiatement l’aliment coupable.

2. L’apprentissage des textures

  L’alimentation du jeune enfant va passer de l’aspect  liquide à un aspect solide, en fonction de l’évolution de sa dentition. L’introduction d’aliments solides vers l’âge de 6 mois  est une étape importante.  La découverte de nouvelles textures doit  se faire progressivement : on commencera
par l’introduction d’aliments de consistance  pâteuse pour progressivement atteindre
le stade des aliments semi-solides.  Il faut stimuler l’enfant et renouveler les jours suivants,  en cas de refus, les essais d’introduction de textures  variées. Des aliments se délitant facilement dans la  bouche pourront être proposés (tapioca ou semoules  dans le potage), puis des aliments grumeleux ou
nécessitant une mastication. Ainsi, on offrira des biscuits, puis des pâtes et du riz,fruits et légumes mixés puis écrasés, du poisson et de la viande mixés puis moulinés.

 
ENVIRONNEMENT  DE LA PRISE ALIMENTAIRE

Afin de favoriser la mise en appétit et un bon  déroulement des repas, il faut respecter quelques règles. Celles-ci auront pour but de créer un environnement propice à la prise
alimentaire.

1. Les rythmes alimentaire

   Pour les enfants, comme pour les adultes d’ailleurs, à partir de l’âge d’un an, il est conseillé de fractionner l’alimentation en quatre repas : un petit-déjeuner, un déjeuner, un goûter et un dîner.

Rappel :
Le petit-déjeuner : c’est un repas très important qui
doit représenter 25 % de la ration énergétique journalière.
Le déjeuner : il doit représenter 30 à 35 % de la ration
énergétique journalière.
Le goûter : il doit représenter 10 à 15 % de la ration
énergétique journalière.
Le dîner : il doit représenter 30 % de la ration énergétique
journalière.
Et surtout, il faut proscrire tout grignotage entre les
repas.

2. La durée des repas

 On considère que la durée du déjeuner et dudîner doit être au minimum d’une demi-heure. Or, souvent, ces repas sont pris trop rapidement et cela peut provoquer des troubles digestifs (des ballonnements, principalement). Manger trop rapidement peut également inciter à manger en trop grande quantité, la sensation de satiété n’étant ressentie que 20 minutes après le début de la prise alimentaire.

3. L’ambiance

Les repas doivent être pris dans le calme : pas  de télévision, ni de poste de radio allumé.

4. Le climat affectif

Il est important de respecter le rythmebiologique de l’enfant et donc ne pasle réveiller pour lui donner à manger,  et de ne pas l’empêcher de dormir parce que   c’est l’heure du repas. Il faut laisser l’enfant manger seul sans le décourager, même si, au début, ses vêtements, sa serviette, son siège et même le sol sont salis. À partir de l’âge de deux ans, l’enfant veut être autonome et il va s’affirmer au travers de l’alimentation. Il est important de bien comprendre cette période difficile
dans laquelle l’enfant va s’opposer en testant l’influence  de ses parents.

LES TROUBLES ALIMENTAIRES
(ANOREXIE, BOULIMIE)

1. L’anorexie

L’anorexie se définit comme une perte d’appétit. Elle peut être d’ordre physique ou psychologique.
a. Les caractéristiques

On parle souvent de l’anorexie mentale. La maladie se manifeste par un refus de s’alimenter ou par une très faible consommation alimentaire. Les aliments choisis sont de faible apport calorique,
comme les fruits et légumes, les laitages allégés et les viandes maigres cuisinées sans matières grasses.
b. Le profil des anorexiques

On retrouve l’anorexie chez les jeunes enfants, mais aussi chez les adolescents, ou plus précisément chez les adolescentes. Celles-ci sont fréquemment de très bonnes élèves, très actives et assez minces.
Cette maladie se soigne très difficilement et nécessite une prise en charge psychologique ou psychiatriqueassez longue

La boulimie

Il s’agit d’une faim excessive et/ou d’une envie de manger incontrôlable. Elle est très souvent d’origine psychologique.

a. Le profil des boulimiques

La plupart de temps, la crise de boulimie se produit  quand la personne est seule. C’est une consommation  de quantités extrêmement importantes d’aliments.
Exemple : plusieurs paquets de biscuits ou plusieurs  tablettes de chocolat dans une courte période.
Après cet acte, la personne peut éprouver des remords et procéder à des vomissements, mais ce n’est pas systématique. Retrouvez une fiche sur ces deux troubles  sur votre Espace Interactif.  Suivant les cas, la personne peut être en surpoids, voire en obésité, s’il n’y a pas eu de vomissements,
ou peut être en sous-poids en cas de vomissements  répétés. La prise en charge est psychologique ou psychiatrique.

LES ERREURS À ÉVITER

Erreurs à éviter Répercussions sur la santé   Petit-déjeuner insuffisant.
– Diminution des capacités physiques et psychiques en fin
de matinée.
– Provoque le « coup de barre » de 11 h et incite
au grignotage.
– Surconsommation d’aliments au déjeuner, ce qui est   une des causes de prise de poids excessive.
Déjeuner trop copieux. – Digestion longue, qui gêne les activités de l’après-midi.
Goûter trop copieux.
– Déséquilibre alimentaire.
– Manque d’appétit au dîner.
Dîner trop copieux. – Digestion longue, qui empêche le sommeil.
– L’association de deux plats de féculents (pâtes + riz).
– L’association de deux produits laitiers.
– L’association de deux fruits.
– L’association de tarte (féculents sucrés) et de fruits
féculents (banane).
– Absence de produits laitiers et de crudités.
– Déséquilibre nutritionnel.
L’association de légumes secs et de charcuterie. – Digestion difficile.
Une forte consommation de sucres. – Cause de caries dentaires, d’obésité et de diabète.
Une consommation excessive de sel. – Cause d’hypertension artérielle à l’âge adulte.
Une alimentation pauvre en fibres. – Cause de constipation.











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